Position des Verts sur l’eventualité d’un parking souterrain Fossés Saint Julien
L’expérimentation de piétonisation de la place Saint-Sauveur aura eu le mérite de mettre en débat l’avenir de notre centre-ville. Jugée plutôt positivement par nos concitoyens, cette démarche mérite pour autant des efforts supplémentaires de notre part pour emporter la conviction d’une forte majorité des usagers du centre-ville, qu’ils soient riverains, chalands ou commerçants.
Si une nouvelle expérimentation de la place Saint-Sauveur devra logiquement être l’occasion de repenser l’occupation de l’espace afin d’éviter le sentiment de vide, il n’en reste pas moins que l’objectif de long terme selon nous est que cette place retrouve une forte vocation commerciale afin qu’elle devienne un espace d’animations permanentes et spontanées. C’est un travail de fond qui doit nous permettre d’opérer une véritable mutation des commerces de cette place.
Bien que satisfaits, certains commerçants et riverains ont suggéré qu’on puisse autoriser la circulation sans autoriser le stationnement sur tout ou partie de la place Saint-Sauveur. Nous tenons à attirer votre attention sur la nécessité de maintenir les choix que nous avions pu faire dans un premier temps sans quoi il nous sera impossible de revenir en arrière pour une piétonisation à long terme.
Dans le débat se trouve logiquement posée la question de la réalisation ou non du parking des fossés Saint-Julien. Projet voté lors de la précédente mandature, il pourrait apparaitre comme une substitution logique aux places que nous pourrions supprimer sur la place Saint-Sauveur.
Pour mémoire, la place Saint-Sauveur compte actuellement 170 places quand le projet de parking prévoit la réalisation de 240 à 320 places. C’est partant de cet état de fait que nous considérons impensable d’évaluer la pertinence du projet de parking des fossés Saint-Julien sous le seul angle de la piétonisation de la place Saint-Sauveur.
Pour penser l’avenir du centre-ville, nous devons être en mesure de penser l’impact des décisions politique non pas à l’échelle d’un mandat mais à 20 ans ou 30 ans. Elles doivent s’articuler sur la nécessité de se doter d’une véritable politique de déplacement et donc de stationnement et de services nouveaux en centre-ville ainsi qu’une politique commerciale adaptée.
Or la réalisation d’un nouveau parking souterrain dans le centre-ville mérite avant toute décision une réflexion permettant de faire un état des lieux du stationnement dans notre centre-ville : niveau d’occupation des parkings souterrains existants, pourcentage de stationnement payant, taux de rotation, infractions relevées, impact de la création de 1200 places supplémentaires sur les Rives de l’Orne, comparaison avec les villes de notre strate.
Cette évaluation est nécessaire afin de tenir l’objectif d’un meilleur report modal de la voiture particulière vers les transports en commun et les modes doux de déplacement. Pour mémoire, la suppression de places de parking dans le centre ville et l’extension du stationnement payant font partie des objectifs du PDU 2001 afin de permettre notamment une utilisation optimisée des parkings relais.
La création d’un nouveau parking deviendrait alors contraire à cet objectif. Une politique de stationnement de centre-ville conditionne à l’échelle de l’agglomération notre politique de déplacement et de transports. En choisissant d’actionner l’ensemble des leviers disponibles pour encourager les concitoyens à faire d’autres choix en matière de déplacement, nous sommes convaincus que nous avons la possibilité de redynamiser fortement le centre-ville au plan commercial tout en continuant à imaginer son extension vers le port, les rives de l’Orne et la presqu’île portuaire.