Bonsoir,

Avant tout, il nous faut retrouver des marges de manœuvres budgétaires. Nous souhaitons que la majorité applique ce principe d’écologie budgétaire : les investissements d’aujourd’hui doivent être les économies de demain. Il faut chercher les gisements d’économies écologiques pour gagner des euros Verts. Les dépenses d’énergie représentent par exemple un montant important du budget de fonctionnement de notre collectivité. Si le prix du pétrole fait une pause dans son augmentation, la nécessité de consommer moins et mieux d’énergie reste à l’ordre du jour. Dans le moyen terme, nous proposons que la ville de Caen s’approprie les objectifs européens des « trois 20 » : 20% d’économie d’énergie, 20% d’énergie renouvelable, 20% de baisse des émissions de GES. Dans le court terme, afin de dégager des marges de manœuvres budgétaires, nous proposons une croissance 0 de la consommation d’énergie pour 2009. Pour cela quelques actions :

– baisse du programme d’illuminations de Noël de 30%, comme cela est possible dans un marché à bon de commande. De 620.000 en réalisé 2008, une baisse de 30% représente une économie de 170.000 euros. – remplacement de la patinoire de Noël de la place du théâtre par une animation autour de la patinoire de Caen-La-Mer (gratuité, animations…), cela représente une économie estimée à près de 100.OOO euros. – Rationalisation de l’usage du parc automobile de la ville en annulant les commandes passées et en réfléchissant à un usage partagé du parc automobile (autopartage…) ; achats de vélos de services pour les agents ; – stabilisation des dépenses de voirie – accélération du remplacement des candélabres de l’éclairage public – intégration systématique des critères de basse consommation dans chaque construction, réhabilitation concernant le patrimoine communal – installation d’un panneau solaire sur un bâtiment municipal – création d’une ligne budgétaire réhabilitation thermique du bâti communal

Malheureusement, pour construire le projet approuvé par les caennais, nous savons que les économies de fonctionnement ne suffiront pas. Conscients d’une part que la ville doit faire face à une situation de sous financement de la part de l’état notamment et d’autre part que les citoyens sont logiquement demandeurs de services publics de qualités ; nous ne pouvons économiser l’augmentation de la contribution des citoyens. Ainsi, nous soutenons l’augmentation des impôts locaux dès 2009. Cette augmentation pouvant être assortie de mesures redistributives sous forme abattements notamment. Nous devons placer les élus de l’opposition devant leur responsabilités : ils ont soutenus un gouvernement qui a choisi de donner de l’argent aux riches (loi TEPA) plutôt qu’à la société. Le régime minceur imposé aux collectivités locales est injuste et stupide dans une période où l’économie demande de la relance. Dans notre région, c’est d’autant plus insupportable que la boulimie du secteur nucléaire continue d’avaler des milliards d’euros pour des projets comme l’EPR…

En période de crise, la solidarité devient le cœur des politiques publiques, il nous faut dépasser la charité, les soins palliatifs donnés à des comptes familiaux dans le rouge ou à des secteurs économiques qui ne s’en relèveront pas. La gauche moderne et inventive doit proposer une solidarité du développement plutôt que de la charité. Un pas a été fait vers cette conception. Le fait que pour la première fois à Caen il existe une vraie ligne budgétaire pour l’Economie Sociale et Solidaire est une excellente nouvelle. Cela montre la perméabilité des idées écologistes au sein de la ville ! Cette délégation Economie Sociale et Solidaire (ESS) qui dispose donc de moyens oriente les politiques économiques pour créer des emplois durables et non délocalisables. Le pouvoir multiplicateur des sommes consacrées à cette délégation doit nous inciter à lui octroyer une ligne de crédit suffisante et durable, y compris supérieure à celle dévolue à l’économie de marché, ce qui est symboliquement porteur de changement. La ligne budgétaire permettra de soutenir 10 projets d’entreprises de l’économie sociale et solidaire en 2009 et d’organiser un évènement autour de l’ESS place Saint Sauveur en juin (Marché de l’économie solidaire).

La politique de la ville est un outil indispensable mais peu visible de la politique des quartiers. Pourtant, c’est le levier pertinent de la territorialisation des politiques municipales. Pour la visibilité, nous voulons mettre l’accent sur une action par quartier pour que la ville entière s’approprie les actions et les idées d’un quartier. Nous ne voulons plus des échanges entre quartiers et centre-ville, nous voulons supprimer les frontières, réunir tous les composantes de la ville : créer un espace Schengen caennais… Autre outil de la politique de la ville : le Contrat Urbain de Cohésion Sociale doit vivre de façon dynamique, avec de la nouveauté : nouveaux acteurs, nouveaux projets, mais aussi nouvelles cibles comme les jeunes, les personnes isolées. Les moyens humains sont faibles aujourd’hui, 4 agents de développement s’occupent de 7 quartiers comprenant la moitié de la population caennaise. Nous demandons ainsi le renforcement des moyens humains pour la MDSU, avec au moins une embauche en 2009, des moyens humains pour donner corps à la prévention de la délinquance y compris par du détachement (police municipale, CCAS, …).

Au plus près des habitants, le budget du CCAS risque de souffrir énormément des conséquences de la crise. Il est donc nécessaire de se préparer au pire en élaborant un budget pessimiste qui aura malheureusement toutes les chances d’être sincère.

Outils qui risquent de devenir incontournables dans cette crise, il est important de continuer la structuration des pôles de santé de la Grâce de Dieu et du Calvaire Saint Pierre. Il faudra les compléter par un Atelier Santé Ville qui évoluera vers un Centre de Santé Communautaire.

Lieu d’apprentissage et de découverte, l’école primaire est le lieu d’ouverture sur le monde. Cette ouverture se traduit par différentes actions pédagogiques sur l’écocitoyenneté (ateliers vélo, pédibus…) par le passage en bio des cantines scolaires mais aussi par l’utilisation du lieu scolaire comme demeure artistique, par exemple pour décentraliser Caen Soir d’été. Les garderies participent à la solidarité dans notre ville et à l’attractivité de notre territoire. Nous avons porté durant la campagne le principe d’une crèche à Beaulieu. Il est temps d’engager les travaux dès 2009.

Le Bureau des temps est un outil indispensable, mais peu lisible sans mesure concrète pour la population, il faut des mesures simples et fortes permettant d’assurer une meilleure qualité et un meilleur accès des services publics. Pour 2009, nous proposons d’expérimenter de nouveaux horaires pour l’état-civil (samedi après midi, ouverture tardive (19h) un à deux soirs par semaine) et des ouvertures dominicales et nocturnes de pour différents équipements (Piscines, bibliothèques, patinoire : à voir avec Caen-La-Mer pour plus de nocturnes)

Redéfinir le rôle de la police municipale passe aussi par différentes actions. Ainsi nous proposons une concertation sur l’armement de notre police municipale, et d’éventuelles mutations vers des postes de médiations.

Au vu des difficultés que peuvent avoir les étudiants à se loger, il est urgent d’ouvrir le dossier du logement étudiant. Nous proposons d’organiser une réunion avec le CROUS pour trouver des pistes, cela passe bien sûr par la construction mais aussi par d’autres actions (colocation jeunes/vieux…)

Un jardin partagé est un aménagement de proximité créé à l’initiative d’habitants qui désirent se retrouver dans un lieu convivial pour jardiner, discuter… L’installation d’un jardin partagé à Caen en 2009 permettrait d’utiliser une friche et de valoriser un quartier. Cela servirait de déclencheur, si l’expérience est réussie, pour d’autres projets identiques.

Il est souvent question de l’attractivité de la ville, si beaucoup voient dans ce terme la nécessaire publicité à faire vers l’extérieur pour attirer, nous voulons nous insister sur l’attrait que la ville doit susciter auprès des habitants. Une meilleure qualité de ville est facteur de mieux vivre ici, limitant le recours à une périurbanisation couteuse en énergies et dangereuse pour la planète.

L’annonce d’une piétonisation élargi du centre ville est une excellente nouvelle. Nous continuons le travail pour obtenir la définition de l’agenda de la piétonisation complète du centre-ville avec en parallèle une nouvelle offre de stationnement, des actions de remise à niveau de l’espace public, la sauvegarde du commerce… D’ailleurs, il est nécessaire de s’intéresser à la rive droite, souvent délaissée des politiques municipales. Un effort tout particulier devant être fait pour le quartier de la Gare : ralentissement de la circulation automobile, réfection de l’espace public, aménagements cyclables, soutien aux commerces…

Au vu du retour des usagers de Véol, la priorité semble devoir être l’amélioration de sa qualité, ce projet souffre aujourd’hui de la précipitation de Me LeBrethon. Véol n’étant pas l’alpha et l’oméga de la politique cyclable, nous proposons plusieurs actions concrètes pour améliorer le quotidien des cyclistes et en attirer de nouveaux : soutien au projet associatif autour des services vélo, mise en place d’un schéma directeur vélo, traitement des points noirs, amélioration du stationnement, organisation d’une grande fête du vélo…

Autre projet sans doute trop précipité de l’ancienne équipe, l’agenda 21 devra être entièrement révisé pour inclure de vrais changements politiques tels que ces actions prévues cette année 2009 : mise en place de repas bio dans nos écoles et restaurant administratifs, plans de déplacement scolaire systématiques, tri sélectif dans l’espace public… Ces mesures sur lesquels nous travaillons seront le symbole qu’enfin, la ville de Caen s’assume comme acteur climatique. Et cela donnera une base à la réflexion sur les autres projets à porter : l’écoquartier sur la presqu’ile, le réseau chaleur bois, l’autopartage…

Dans le domaine environnemental, la priorité est la mise en place de la gestion différenciée. L’entretien des espaces verts coûtant cher, la gestion différenciée permet de supprimer totalement les intrants et limite l’entretien tout en abolissant le recours aux produits dangereux. Des prairies plutôt que des gazons, la suppression des produits phytosanitaires, la plantation d’espèces végétales robustes et locales sont des sources d’économies directes et sont bons pour l’environnement et la biodiversité

L’attractivité, la solidarité, a ces buts nous ajoutons celui de la culture qui monte en puissance dans toutes les communes de France aujourd’hui tant une politique culturelle innovante et efficace permet de répondre aux enjeux de solidarité et d’attractivité : le mieux vivre, le bien vivre passe par là aussi.

Il est proposé qu’en 2009 soit présentée une nouvelle version de la Fête du Port, en collaboration avec l’équipe de Cap Latino, autour du thème des cultures du monde et de l’ouverture à l’Autre. D’autre part, Caen Soirs d’Eté profitera dès 2009 à tous les Caennais, et non plus aux seuls touristes et résidents du centre-ville. Ainsi, cette manifestation sera redéployée sur l’ensemble du territoire caennais, d’autant qu’il existe dans chaque quartier des espaces publics pour cela.

Le développement de ce salon s’inscrit aussi dans une démarche d’accompagnement à l’éducation des plus jeunes et dans un rééquilibrage de la balance budgétaire en faveur du livre, « parent pauvre » du budget jusqu’à présent, avec les arts plastiques. C’est pourquoi, même avec d’indispensables redéploiements budgétaires au sein de l’enveloppe déjà allouée, sur des postes comme la communication ou le repas des auteurs, ce projet nécessitera sans doute une augmentation budgétaire substantielle. – Augmentation de l’enveloppe – Partenariats renforcés avec différents acteurs de la culture, de l’éducation ou du livre. – Souci du contenu pour un salon du livre et non un salon des libraires – Mise en place de partenariat avec des écoles.

Le budget fonctionnement du Musée de Normandie est en hausse, en raison du fonctionnement nécessaire à assurer pour les salles supplémentaires. Ces salles existent désormais et représentent un atout formidable pour le château et son rayonnement, il convient donc à présent d’en garantir le fonctionnement adéquat, avec personnels, fluides, fournitures…

De la nouveauté dès 2009, c’est une originalité de notre majorité dans une ville qui ne semblait pas bouger depuis tant d’années ! Nous soutenons ainsi de nouveaux projets financés par l’économie réalisée sur les animations :

              - pérenniser l'emploi des artistes et l'existence des structures. Nous proposons que, dès 2009, des conventionnements triennaux soient mis en place pour encourager les initiatives qui ne bénéficient pas à ce jour des soutiens suffisants. 
          - soutenir l'innovation culturelle

L’innovation culturelle peut marquer fortement du choix pour 2009 d’un soutien appuyé aux nouvelles formes d’art ou aux projets pluridisciplinaires. – rééquilibrer le maillage territorial L’accès à l’offre artistique et culturelle doit pouvoir être équilibrée sur l’ensemble de la ville. Pour cela, nous devons remailler la présence des différents intervenants sur la ville et ainsi faciliter l’installation de structures dans les différents quartiers caennais. – – permettre l’accès à la culture au plus grand nombre

Réunions thématiques peuvent être organisées avec tous les types d'intervenants autour de cette question des publics. D'autre part, une participation accrue à la Fête de la musique en 2009 pourrait aussi participer à cela. Pour 2009, en plus de l'hôtel de ville, nous pouvons développer ce principe d'ouverture de portes au public en proposant une animation musicale dans chacun des équipements culturels de la ville, avec un parcours piéton mentionné par une communication et un fléchage précis. 
           - affirmer les projets rayonnants pour Caen :

Nordik + boréales

           - Equilibrage des financements entre institutions et associations. Nous avons à partir du principe que, pour autant que faire ce peut, le montant attribué à l'ensemble de ces structures devra s'approcher le plus possible de celui alloué à l'institution.

– l’option de l’EPCC pour le Théâtre de Caen paraît une possibilité intéressante pour pérenniser la qualité de programmation de cet équipement et assurer la lourde charge des travaux qui s’annoncent. – Mise en place un lieu d’expo’ pour les artistes bas-normands.

Enfin, transformer la ville ne se fera pas sans les caennais. Parce que nous avons le souci démocratique chevillé à notre engagement politique, parce que l’intelligence des caennais est nécessaire à la réussite de nos projets, parce que nous serons satisfait quand la fin du mandat chaque caennais pourra se dire qu’il a contribué à changer les choses, bouger les lignes. Je nous vois comme 110.000 colibri qui prennent leur part dans la construction de la ville de nos rêves. Pour cela, les outils sont à construire ou à reconstruire ayant été bombardés de mépris et d’inconsidération sous le dernier mandat de la droite à Caen. Ces outils sont l’Atelier Public d’Urbanisme qui doit se saisir dès 2009 du Plan Local d’Urbanisme et de l’avenir de la presqu’ile, c’est aussi la maison des associations aide nécessaire pour ce formidable tissu d’energie que sont les associations,

Enfin, nous souhaitons clarifier notre volonté quant aux pôles de la vie quotidienne, en menant une réflexion sur la mutualisation des moyens et des équipes, notamment ville/agglo Nous parlions de la maison des associations, la question du financement émietté d’un grand nombre d’association doit se poser. La solution du financement par projet paraît être une piste. Les subventions de fonctionnement peuvent faire l’objet d’une refondation, notamment par un changement des financeurs. Aujourd’hui, chaque direction, voire chaque service verse du fonctionnement à des associations, ne serait-il pas plus pertinent de rassembler le versement de fonctionnement par le service association ?

Cette contribution est le fruit de nos réflexions vertes sur un projet coloré de toutes les gauches. Tout ne sera pas rose, comme tout ne sera pas Vert, nous savons que la majorité plurielle est un lieu de négociation et de combat…- depuis les dernières élections – d’idées…et seulement d’idées. C’est ce qui fait sa richesse. Mais nous savons aussi que la nature ne négocie pas, il y a des enjeux qui ne sont pas portés par les Verts mais imposés par la planète. Caen, doit y prendre sa part de responsabilité, capitale du monde quelques 6 juins depuis 1944, Caen, capitale de la Paix, consciente et ouverte sur le monde, caen doit garder le souci du monde. C’est pourquoi les Verts seront vigilants, dans l’élaboration de ce budget et pour tous les autres à une prise en compte réelle de ces enjeux.

Je vous remercie,