Intervention de Samia Chehab au conseil municipal du 14 septembre 2009

 

Présentation du projet culturel.

Je vais commencer en quelques mots par une réponse rapide à M. DUNCOMBE. Je suis enchantée, Monsieur DUNCOMBE, que vous voyez un lien de parenté, bien que vous me permettrez un certain doute, entre vos idées et notre document. J’ai envie de vous dire ceci : qu’attendiez-vous, puisque ce n’était pas d’un programme dont vous bénéficiez, mais bien d’un mandat politique ? Qu’attendiez-vous donc pour mettre en place toutes ces bonnes idées que vous aviez eues soi-disant ?

Quant à vos suggestions, vous n’avez pas dû avoir le temps de lire dans le détail notre proposition, car l’ensemble des propositions que vous faites est énoncé dans le document que nous proposons.

Vous posez la question d’aller plus loin, nous n’irons pas plus loin tous seuls. Le but est bien de faire une proposition, que nous traiterons avec l’ensemble du domaine culturel.

Ce document est le résultat d’un travail qui a été long et compliqué. C’est un préalable, car un projet culturel passe d’abord et en premier lieu par une relation étroite et une confiance retrouvée entre des acteurs culturels, des partenaires financiers, des créateurs, des institutions, et j’en passe. Nous allons réinterroger ce projet avec eux, et cela très rapidement, pour enclencher ce travail commun.

Ce ne seront pas seulement des intentions ou un catalogue, comme j’ai pu l’entendre, nous allons bien entendu mettre en œuvre les conditions de la culture. Celles-ci passent par un accès facilité et plus ouvert, par des conditions de la création et de la diffusion.

Par exemple, pour citer quelques éléments, vous verrez que nous proposons des conventionnements triennaux pour les structures qui travaillent à Caen depuis longtemps, et qui ne peuvent pas voir plus loin que le bout de l’année culturelle pour étendre leurs projets. Cela passera par des résidences d’artistes au plus près des habitants, pas seulement au centre-ville comme c’était le cas jusqu’à présent, mais bien sur l’ensemble des quartiers et du territoire de Caen. Cela passera par la création de lieux mutualisés qui offriront aux artistes les moyens matériels. Cela passera par une ouverture des institutions non seulement au public le plus nombreux, mais aussi aux artistes et aux compagnies de la Région – cette possibilité est pour l’instant refusée à la plupart d’entre eux. Cela passera également par un soutien accru et un développement des événements de qualité qui existent déjà, et non par une “festivalite” effrénée comme nous pouvons l’observer chez certains de nos collègues et néanmoins voisins.

La culture n’est pas que cette somme de projets et d’intentions. Elle n’est pas déconnectée de la vie. Elle passe par exemple par la proposition d’une charte écologique pour l’ensemble des festivals et manifestations qui se tiendront dans notre ville. En effet, qui d’autre qu’une ville pour montrer

l’exemple de la réduction des effets sur l’environnement des événements qui accueillent un public très nombreux ?

Cela passera également par le fait de construire sa propre culture. La culture, ce n’est pas qu’un loisir, ni la cerise sur le gâteau, mais cela participe véritablement de la constitution d’un être humain. Il s’agit de pouvoir se positionner par rapport au monde, par rapport aux autres et à soi. Cela passera essentiellement par l’école, avec la création d’un passeport culturel dès le plus jeune âge, et pourquoi pas jusqu’à la fin de la vie.

J’en ai fini sur le document en tant que tel. Ce qui m’intéresse aussi, c’est de ne pas faire comme vous, ni comme la précédente équipe. Par exemple, nous ne souhaitons pas faire stagner les montants des subventions pendant plus de dix ans, proposer un saupoudrage sans jamais faire de choix politique, fermer les portes au dialogue et à la concertation avec, pour conséquence, de provoquer le départ des talents que nous avions ici.

Notre projet est d’inscrire l’humain au centre du processus culturel. Cela passera notamment par l’adhésion de Caen à l’Agenda 21 de la culture, dont les trois axes correspondent pleinement et totalement à la politique que nous souhaitons mettre en œuvre dans ce domaine : premièrement, faire de la culture un droit fondamental pour tous ; deuxièmement, en favoriser l’accès au plus grand nombre ; enfin, favoriser et développer toutes les formes artistiques et culturelles ainsi que l’émergence artistique.

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