Intervention de Samia Chehab sur la nouvelle tarficiation des musées – CM Juin 2010
Je voudrais répéter ici que celle-ci n’est en rien un dogme. La politique que les élus précédents ont voulu mettre en place pouvait traduire une intention louable. Mais je le répète, cela ne fonctionne pas. Vous pouvez lire toutes les enquêtes que vous voulez, cela ne fonctionne pas, ce sont toujours les publics les plus défavorisés qui ne sont pas impactés par la mise en place de cette gratuité. Par voie de conséquence, ce sont toujours les mêmes, donc les publics les plus aisés, qui en bénéficient.
Il nous semble qu’il serait bien plus efficace de mener des actions de sensibilisation, d’accompagnement et de pédagogie, que nous renforçons d’ailleurs depuis quelques mois. Il est bien plus juste que les publics les plus favorisés paient leur entrée à la mesure de leurs moyens. En effet, la culture n’est pas gratuite, elle a un coût : des techniciens, de nombreux personnels, des artistes en grand nombre en vivent. Beaucoup sont aujourd’hui en grande difficulté.
Quoi de plus normal que les usagers des musées les plus favorisés participent le plus au fonctionnement de ces équipements. C’est ce que l’on appelle la solidarité. Elle doit aussi avoir cours au sein d’une politique culturelle.
Par ailleurs, je voudrais redire que cette tarification est plus équitable que la gratuité que vous aviez mise en place. Les publics exonérés sont nombreux et également les plus fragiles. On peut citer, comme vous le disiez, Monsieur WILLAUME, les moins de 26 ans dans leur ensemble. Ils ne paieront pas leur entrée dans les deux musées. On peut également parler des chômeurs et des bénéficiaires du RSA, des personnes handicapées, etc. Vous avez la liste dans le cahier qui vous est joint.
Pour ces publics-là, la gratuité existera pour les collections permanentes et les expositions temporaires. Ce n’était pas le cas sous votre mandature. Donc, elle ne disparaît pas. Elle est simplement plus juste, plus équitable et plus républicaine.
Voilà pour ce qui concerne la tarification.