LGV : la mobilisation pour le ferroviaire ne peut pas ignorer le silence de l’État

Communiqué de presse de Rudy L’ORPHELIN, Secrétaire Régional des Verts Basse-Normandie et Mickaël MARIE, Président du groupe Europe Écologie au Conseil Régional de Basse-Normandie.

Les présidents des Conseils économiques et sociaux des trois régions concernées par le projet de LGV Paris-Normandie étaient réunis hier à Caen. Ils ont en particulier annoncé vouloir agir pour un trajet Paris-Caen en 1H15 en 2020.

Sur le principe, un tel objectif est sans doute séduisant. Mais au regard de la situation, ces annonces pourraient passer pour très angéliques. D’autant que les dernières déclarations, cet été, du Ministre Bussereau, restaient très vagues sur la réalité de l’engagement du gouvernement, qui s’est contenté de lancer le sujet mais se montré incapable d’en préciser même sommairement les modalités qu’il propose pour sa mise en oeuvre.

Il faut examiner les faits tels qu’ils sont : le désengagement de l’État, les retards considérables déjà accumulés par la SNCF, les coûts pesant sur RFF pour l’entretien du réseau dans les prochaines années… Tout cela doit inciter à ne pas nourri trop d’illusions qui, demain, nourriront des désillusions plus grandes. La mobilisation de tous et toutes pour l’avenir du territoire régional est toujours une bonne nouvelle. Mais cette mobilisation est plus précieuse encore lorsqu’elle est lucide.

Pour Europe Ecologie, le premier objectif ferroviaire doit rester le développement des TER, dans la continuité des efforts engagés par la Région depuis 2004, parce que les bas-normands veulent d’abord une offre de transports entre les différents bassins de vie et d’emploi de la région. Cette priorité, indispensable non seulement au développement économique régional mais aussi à la qualité de vie des bas-normands, ne saurait en aucun cas être réduite. Le gouvernement et le Président de la République, enfin, doivent dire clairement quel est leur cap, et l’assumer. Aujourd’hui, ils enterrent le Grenelle de l’environnement, fusillent le développement des énergies renouvelables et maintiennent le financement des autoroutes.

L’engagement pour le ferroviaire ne se mesure ni à des paroles, ni à des promesses. Les usagers de la ligne Paris-Caen-Cherbourg attendent des actes : ce qui occasionne aujourd’hui le plus de gêne, ce n’est pas la durée du trajet, mais les retards répétés et l’irrégularité du service.

En cela, l’Etat et la SNCF doivent engager enfin un véritable plan national de modernisation des lignes existantes, qui doit primer sur l’hypothèse de création de nouvelles lignes.

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