Urbanisme Commercial : encore de nouveaux projets, toujours de nouvelles inquiétudes.
Communiqué de presse du 13 octobre suite à l’acceptation par la CDAC de l’extension du centre-commercial « côte de Nacre »
Hier, la Commission Départementale d’Aménagement Commercial du Calvados a accepté le grand projet d’extension du Centre Commercial Caen Côte de Nacre. Les élus Europe Ecologie de Caen-La-Mer regrettent fortement cette décision et demandent un moratoire ferme sur tous les projets de grandes surfaces commerciales dans l’agglomération.
Françis Joly, président du groupe des élus Europe Ecologie à la ville de Caen rappelle : « nous avons déjà, à plusieurs reprises, fait part publiquement de nos craintes quant à la multiplication des projets de centres commerciaux dans et autour de Caen. Nous avons été rejoints par plusieurs acteurs économiques, même les promoteurs d’IKEA s’inquiètent de la saturation commerciale de l’agglomération ».
Le contexte a en effet changé. La crise économique restreint le budget des ménages et les engagements en faveur de l’environnement remettent en cause les grands centres commerciaux. De très nombreuses villes françaises votent des moratoires stricts ou des chartes pour limiter la multiplication des projets, notamment depuis la libéralisation par la Loi de Modernisation de l’Economie (LME).
L’agglomération Caen-La-Mer s’est emparée de la question et a décidé de limiter son accord aux seuls projets d’enjeu communautaire et de reconquête de friches. Ainsi, les projets de villages de marques à Ifs et Mondeville ont été refusés et ne seront pas construits.
Si le projet accepté ce mardi n’est pas une nouvelle implantation, l’extension est loin d’être négligeable : 16.000 m2 supplémentaires, ce qui revient à quasiment doubler la surface actuelle.
Pour Rudy L’Orphelin, maire adjoint de la ville de Caen : « Au-delà des questions d’accessibilité du plateau nord, cette nouvelle autorisation vient aggraver la situation du commerce de l’agglomération, ce qui revient aussi à soutenir un risque économique non négligeable. Aujourd’hui les mètres carrés supplémentaires de grandes surfaces progressent trois fois plus vite que leur chiffre d’affaire. Il faudrait aujourd’hui plus de 400 millions d’euros supplémentaires de chiffre d’affaire pour rentabiliser les nouveaux projets dans l’agglomération, autant dire que c’est surréaliste ! »
Rudy L’Orphelin s’interroge : « Que fera- t- on demain des friches provoquées par cette construction irraisonnée de surfaces commerciales ? N’est-il pas temps de favoriser une économie et des emplois durables en imaginant un modèle reposant sur la proximité et les circuits courts ? Nous devons être capables de nous sortir de ce modèle de la grande surface dépassé économiquement et écologiquement destructeur. »
Pour Alain Gruenais, vice-président de Caen-La-Mer : « Le monopole commercial que les hypermarchés imposent est fortement consommateur d’énergie et d’espace, oblige à l’utilisation de la voiture et est le bout d’une chaîne qui pressure les agriculteurs, les petites entreprises et les salariés. Il est plus que temps de penser, de défendre et de construire un modèle de développement économique plus riche en emplois, plus riche en solidarité, plus efficace économiquement et intégré dans le développement durable. »
Convaincus qu’il s’agit d’un véritable enjeu pour l’avenir de notre agglomération, les élus écologistes demandent l’application au plus vite d’un véritable moratoire sur tous les projets d’urbanisme commercial dans l’agglomération caennaise.
Les élus Europe Ecologie de l’agglomération Caennaise.