Discours de Colette Gissot pour l’accueil des 43èmes journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du suicide

Mesdames, Messieurs,….

La ville de Caen est particulièrement fière d’accueillir les 43èmes journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du suicide.

Nous espérons que vous passerez un agréable séjour dans notre belle ville, une découverte pour ceux qui ne connaissent pas Caen et sa région et un approfondissement pour ceux qui les connaissaient déjà. Notre ville ne manque pas d’atouts, vous visiterez ce soir notre Abbaye aux Hommes, qui est aussi notre Mairie. Vous connaissez bien sûr notre Mémorial. A quelques kilomètres, vous trouvez la mer, les plages du Débarquement. A cette saison automnale, je trouve une poésie particulière à la douce lumière septentrionale sur les belles couleurs de la campagne.

La Ville a souhaité soutenir ces journées, parce qu’elles sont prestigieuses, et je tiens à saluer ici l’énorme travail de Madame Chastang, qui s’est engagée sur leur organisation, et, à côté d’elle, tous ceux qui se sont mobilisés pour que ces rencontres soient possibles.

La Ville de Caen vous remercie, tous et chacun, de votre implication autour de ce sujet douloureux. L’enjeu est en effet de taille, dans notre Région, où tant de familles sont brisées par la souffrance et parfois la disparition d’un de leur membre.

Les journées d’échange et de rencontres telles que vous les avez pensées, en associant médecins, personnel soignant, travailleurs sociaux, bénévoles, permettent de penser et de valoriser les initiatives, de renforcer les compétences.

Journées prestigieuses, donc, qui intéressent bien entendu la Ville à ce titre. Mais le sous-titre nous a semblé, à nous, collectivité territoriale, une invitation à approfondir une réflexion déjà entamée sur notre rôle. Le suicide… Fait humain et enjeux de société. Les collectivités territoriales, et plus que toutes autres, les communes, sont, me semble-t-il, au centre de cette question.

En effet… Nous sommes bien là, autour de la question du suicide, mais aussi dans l’ensemble de la vie communale, au coeur de ce qui fonde, ou non, le contrat social. Communauté de vie, démocratie, ouverture aux autres, acceptation de la différence, développement d’alternatives et de choix. Ce sont les besoins fondamentaux des plus forts, comme des plus faibles d’entre nous.

Ce tissu, si essentiel, est mis à mal, partout. Par l’individualisme, qui piège et isole. Par le consumérisme, qui déplace l’essentiel vers le futile. Par l’erreur économique, qui a fait de son propre objet un but, oubliant le service des hommes.

Bien sûr, les communes, comme les soignants, ne peuvent tout régler, aucun d’entre nous n’a la clé, la solution miraculeuse, qui ferait que nous pourrions nous éveiller un matin dans un monde sans injustice, sans maladie, sans blues et sans crises existentielles. Serait-ce un monde vivable ? Rien de moins sûr, car les contraintes et les imperfections excitent la créativité.

Alors, dans un monde bien imparfait, il nous reste la lourde mais exaltante tâche d’inventer, de développer, de nouvelles possibilités de plaisir, de découverte, de partage. Il nous reste à soutenir le désir de vivre. Gros programme !!!

A la Ville de Caen, nous travaillons depuis quelques mois, avec l’aide de l’Ireps, à bâtir notre diagnostic de santé.

Sans surprise, les questions de souffrance psychique se montrent centrales. Deux axes semblent se dessiner d’emblée, qui ne sont pas forcément si éloignés l’un de l’autre : la grande précarité et les liens santé/social qui restent, encore et toujours à tisser au plus près des besoins des « sans voix ». Et l’équilibre psychique des habitants dits « normaux », profondément mis à mal par l’accélération et l’intégration intime des processus de déqualification personnelle.

Notre boulot à nous, ville, pourrait être de travailler à améliorer, partout où c’est possible, l’accueil des personnes porteuses de handicaps psychiques

Notre boulot à nous, ville, pourrait être de travailler à tisser un réseau, pour qu’on ne glisse pas vers la répression là où des soins sont nécessaires. Je pense ici aux personnes dont le comportement peut poser problème au voisinage, par exemple.

Notre boulot à nous, ville, pourrait être d’aider nos habitants à être de vrais adultes pour nos jeunes, généreux, présents et structurants.

Notre boulot à nous, ville, pourrait être de valoriser, encore et encore, l’accompagnement des personnes âgées, pour que les ruptures du grand âge ne représentent pas la fin de la vraie vie.

Notre boulot à nous, ville, pourrait être de proposer des lieux calmes où se retrouver, jardiner, cuisiner, partager un repas, s’entraider. Où la différence vécue des parcours et des personnalités, partagée dans l’expérience commune, fasse émerger des possibles.

Car, me semble-t-il, sans avoir votre expérience ni votre expertise, on se suicide davantage quand on se sent coincé, quand il n’y a plus de possible ouvert. Et probablement qu’on se suicide moins, quand on est accepté tel qu’on est, tout terriblement faible et imparfait qu’on soit, quand notre parole est entendue, quand notre rôle citoyen est reconnu.

La Ville ne fera probablement pas tout cela d’un seul coup. Et assurément pas seule. L’implication des structures et des associations sera déterminante pour le succès d’une vraie politique de prévention universelle à notre échelle. Nous aurons l’occasion de restituer ce travail, avec les premières pistes et orientations en début d’année prochaine.

Par ailleurs, à l’instar des nombreuses expériences québécoises, la ville souhaite favoriser les réseaux d’entraide et les projets des habitants eux-mêmes. Car ceux qui vivent des situations difficiles ont souvent réfléchi à des pistes pertinentes de solutions.

Cette tribune est donc aussi l’occasion pour moi de vous assurer de la présence de la Ville aux côtés des structures et associations locales… Et de vous solliciter pour la suite !!

Je souhaite encore une fois remercier tous ceux qui ont permis que cette journée soit possible. Je vous souhaite de très enrichissantes journées d’études. Et je donne rendez-vous à ceux qui le souhaitent ce soir à 19 heures pour la visite de l’abbaye aux hommes.

Je vous remercie.

7 commentaires pour “Discours de Colette Gissot pour l’accueil des 43èmes journées du Groupement d’Etudes et de Prévention du suicide”

  1. Je n’ai pas connaissance d’e9lus FG au Se9nat. Pour ce qui est de l’accord, nous avons voulu faire bacusler le Se9nat e0 gauche, et nous avons re9ussi. Pour finir, les e9cologistes, sont pour une re9forme du mode de de9signation des se9nateurs (e0 la proportionnelle, fin des grands e9lecteurs) pour faire de cette institution une ve9ritable assemble9e des re9gions fonctionnant sur un mode fe9de9ral.

  2. MP90ca stfcnvqphnvs

  3. fvttpI , [url=http://awhvczesabcw.com/]awhvczesabcw[/url], [link=http://ooukglhzibpj.com/]ooukglhzibpj[/link], http://bqhnqznsdpdb.com/

  4. PgN9s7 gjtapibumhjx

  5. VC1krk , [url=http://tiskgjfpjlnr.com/]tiskgjfpjlnr[/url], [link=http://kppppyzarpcz.com/]kppppyzarpcz[/link], http://lumkxnqgqifx.com/

  6. I like this web blog very much, Its a very nice office to read and obtain info. « Do not trust your memory it is a net full of holes the most beautiful prizes slip through it. » by Georges Duhamel.

  7. Good post but I was wondering if you could write a litte more on this topic? I’d be very grateful if you could elaborate a little bit further. Many thanks!

Laissez un commentaire

Remonter