«  J’aimerais dire à la suite de Damien Dewinter et de Jean-Luc Véret que, quelles que soient les réserves qu’on puisse avoir sur ce projet, je pense in fine, qu’il faut voter en faveur de cette délibération car on besoin de lancer enfin des activités portuaires dignes de ce nom d’intérêt local, régional, national voire international et je pense que c’est ici une première pierre à cette édifice.

J’ai envie de répondre, quand même, à Sonia de la Provoté et à Luc Duncombre dont la doctrine semble être « c’est un bon projet mais pas ici », cela m’apparaît plutôt comme étant une doctrine qui dirait « les ouvriers d’accord mais plutôt en périphérie ! » et je dois dire que je n’accepte pas ce genre de langage qui consiste à considérer que les activités industrielles, c’est forcément très loin. Je pense qu’il y a un vrai clivage politique sur cette question. Pour vous, tout ce qui concerne l’activité industrielle doit forcément être très loin des zones urbanisées.

Moi je crois que le courage politique, ce n’est pas ça. Le courage politique, c’est aussi être en capacité de convaincre et d’expliquer. Et ici quand on regarde ce projet et son intérêt environnemental dans sa globalité et bien on constatera assez vite sa pertinence.

Je ne rappelle pas les chiffres que Damien De Winter a pu donner ; ils montrent effectivement qu’on économisera 3,5 millions de kilomètres parcourus en camion chaque année. Le surcroît de trafic, localement en termes de camions, est d’une quantité epsilon ; cela correspond à 8 poids lourds par heure. Comparez ces chiffres là au trafic quotidien qu’on trouve sur le périphérique et vous verrez qu’on n’est pas dans les nuisances que vous décrivez.

En revanche, j’aimerais dire que face à la mobilisation des riverains, il y a des inquiétudes qu’on doit entendre. Il a été dit notamment par Luc Duncombre « Rendez-vous compte ! Cela va être une catastrophe, la lumière, le bruit etc etc… » Regardons les choses un peu sérieusement, lisez un peu sérieusement le dossier d’enquête publique et vous constaterez  que sur les nuisances sonores – et vous savez que les nuisances sonores c’est un sujet qui nous aussi nous préoccupe, on en parlait récemment sur le projet du périphérique nord et continue à batailler pour que les habitants du calvaire Saint-Pierre qui ont un trafic à 100 000 véhicules/jour et qui n’ont toujours pas de mur anti bruit puissent bénéficier d’une protection digne de ce nom – des études ont été faites et démontrent que le niveau sonore sera supérieur au niveau sonore ambiant du fait des activités à attendre sur ce site entre 2h et 4h du matin. Et que dit PNA ? « On suspendra l’activité entre 2h et 4h du matin »

Comment avancer avec les riverains ? On n’avancera pas en leur disant « vous avez raison, tout çà c’est une catastrophe » On avancera en essayant des les convaincre de la pertinence de ce projet, en essayant de répondre au mieux à leurs craintes et inquiétudes.

Mais démissionner comme vous le faites en disant « ce projet est un mauvais projet car des riverains se mobilisent contre », je pense que c’est une erreur fondamentale, c’est un syndrome de type « NIMBY » équivalent aux luttes contre l’implantation d’éoliennes. C’est exactement le même raisonnement et vous alimentez cela. Je pense que vous ne faites preuve d’aucune espèce de courage politique. Je ne trouve pas cela responsable et je suis curieux de voir ce qui va se passer au Conseil Général puisque vous aurez aussi à vous prononcer à ce moment là.

J’aimerais terminer en disant que ce projet est un projet d’intérêt général avec un intérêt environnemental certain et que si nous devons être attentifs aux demandes des riverains – c’est la fonction de l’enquête publique – il faut que nous soyons en capacité de défendre collectivement ce projet. »