Mes très chers amis,

La vie politique dans l’histoire d’un mouvement comme le nôtre est faites d’étapes, certaines exaltantes, d’autres plus difficiles.

En ce début de XXIème siècle, il ne fait aucun doute que l’écologie politique va peu à peu s’imposer comme le projet de société adapté à surmonter les crises multiples que ce pays et ce monde traversent, en témoigne la montée en puissance de l’écologie partout en Europe.

Et ces dernières années, les écologistes ont démontré tout à la fois leur capacité à gérer en sortant de leur seul statut d’oiseaux de mauvais augure, à rassembler et à se dépasser eux-mêmes ;  ils ont franchi d’indispensables étapes et ont fini par faire émerger l’idée que notre projet de société est un projet global qui vise toutes les sphères de la chose publique : de l’industrie à l’environnement, de la sécurité à l’économie, de l’emploi à la finance, de l’agriculture à l’égalité des droits, plus un seul thème n’échappe véritablement à notre représentation du monde.

Eva Joly, notre candidate à l’élection présidentielle et José Bové qui nous font l’honneur d’être présent(e)s ce soir en sont non seulement les témoins mais aussi et surtout les artisans. Qu’ils en soient chaleureusement remercié(e)s.

La vie politique d’un mouvement comme le nôtre est faites d’étapes, certaines exaltantes, d’autres plus difficiles. Et ce que vient de décrire Bérengère Dauvin raisonne dans l’esprit de l’élu local que je suis comme une invitation à redoubler d’efforts pour refuser de se soumettre à la rengaine qui va finir par devenir habituelle en période de présidentielle : Alors même que l’élection n’a pas eu lieu, certains voudraient déjà enterrer l’écologie. On s’amuse des sondages et on cherche la petite phrase qui viendra servir la critique.

Et bien moi, je vous le dis, l’écologie est bien vivante, le peuple de l’écologie est bien présent partout où cela est possible pour faire entendre son exigence d’un nouveau projet de société. Il est là avant et durant l’élection ;  il sera là après,  je n’ai aucun doute là dessus.  Et notre candidate, Eva Joly, après celles et ceux qui comme elles ont eu le courage de porter nos idées dans une séquence que l’on sait parsemée d’embûches, porte avec détermination et abnégation une vision nouvelle et nécessaire vers la transformation écologique de la société et je crois que – tous ici – nous avons vraiment de quoi en être fiers.

La qualité du projet d’Europe Ecologie en matière d’agriculture dont nous débattions cet après-midi, par exemple,  témoigne d’une exigence à ne pas se contenter d’amers constats ou bien de se complaire dans de vagues promesses : il apporte pas à pas des clés et des solutions pour mieux sortir, et durablement, des impasses dans lequel notre mode de développement nous a empêtré.

Et c’est bien ce modèle de développement, qui  génère nuisances, précarité, inégalités, érosion des ressources qu’il devient absolument nécessaire de réinterroger. Et c’est je crois, ce que les élus écologistes, partout où ils sont en responsabilité s’emploient à faire au quotidien :

Ici en Basse-Normandie pour préparer sur le territoire une transition énergétique vers la sortie du nucléaire, quand avec des élus comme Yanic Soubien,  ils plaident pour réorienter les compétences dans le nucléaire vers le démantèlement ou la radioprotection ;  Quand avec les élu(e)s dans les commissions locales d’information ils engagent le dialogue avec les syndicalistes pour convaincre que les économies d’énergie ou le développement des énergies renouvelables constituent une source de créations d’emplois durables et non délocalisables.

Ici en Basse-Normandie, quand nous portons des projets en matière de mobilité visant à offrir à chacun des solutions quotidiennes sans être contraints d’arbitrer entre le panier alimentaire et le plein d’essence et quand certains de nos amis politiques se rendent tout juste compte qu’il faudra 20 ans pour renouveler le parc automobile et que le mythe de la substitution d’une technologie propre à la voiture particulière s’effondre brutalement alors que le prix des carburants atteint des records historiques.

Je passe sur le projet de liaison nouvelle Paris-Normandie qui fait essentiellement rêver la classe politique traditionnelle quand les usagers voudraient des trains à l’heure, des horaires étendus et une amélioration de la qualité de service. Nous, ce sont les 98% des habitants de cette région qui n’ont pas besoin d’aller à Paris tous les jours auxquels nous pensons pour leur offrir des solutions de mobilités durables et accessibles.

Ici à Caen et ailleurs quand nous plaidons pour une offre de logement accessible aux plus modestes, pour engager une nécessaire rénovation thermique du parc de logement, quand nous nous battons avec acharnement contre une artificialisation des espaces toujours plus incessante qui menace l’agriculture et accroit, chaque jour un peu plus, les inégalités.

Ici à Caen et ailleurs, quand nous mettons en place des plans de protection de la biodiversité, quand nous engageons nos villes et villages à ne plus utiliser de pesticides, quand nous introduisons l’agriculture biologique dans la restauration collective, quand nous agissons pour restaurer la qualité de l’eau potable, quand nous défendons l’économie sociale et solidaire… Nous sommes systématiquement confrontés à des résistances qu’il faut lever et à des pièges qu’il faut éviter.

Partout où sommes, notre action repose sur la nécessité de mettre fin à des logiques productivistes encore trop souvent dominantes. Car Il y aura toujours une bonne excuse à mettre des millions dans un nouveau contournement routier « parce que sinon c’est la congestion assurée », à défendre coûte que coûte l’aéroport régional « parce qu’on ne peut pas faire autrement tant qu’on n’a pas la ligne à grande vitesse », à laisser se construire 25000 m2 de surfaces commerciales supplémentaires « parce que tu comprends ils ont prévu des places de cvoviturage sur le parking ».

L’écologie est un combat du quotidien qui n’est pas suspendu aux échéances électorales. Mais, dans cette séquence, nous avons le choix ! Oui, nous avons le choix de mettre fin à cinq longues années d’une politique conduite par un président de la République qui n’a eu de cesse de favoriser les plus aisés et d’écraser les plus modestes.  Nous avons le choix de stopper les dérives d’un pouvoir présidentiel où le caprice côtoie les annonces sans lendemain.

Et moi qui suis né en 1982, je peux vous dire – alors que j’étais trop jeune en 1988 pour me souvenir de la réélection de la gauche – mon espoir et mon impatience d’une victoire de la gauche, enfin, à l’élection présidentielle.

Mais derrière ce changement, nous avons encore le choix, celui de l’écologie. Nous avons le choix de construire de nouvelles solidarités,  d’améliorer l’environnement de tous et toutes, de préserver l’avenir de notre maison commune. Nous avons le choix d’une autre façon de vivre ensemble où le bien être, l’égalité, la qualité, le partage démocratique deviennent des préoccupations constantes. Bref, le choix de vivre mieux.

Je vous l’ai dit, La vie politique dans l’histoire d’un mouvement comme le nôtre est faites d’étapes, certaines exaltantes, d’autres plus difficiles. Et bien mes chers amis, si je peux me permettre une promesse,  je suis convaincu qu’il y a des moments difficiles que nous devons savoir transformer étapes exaltantes.

Il nous reste 80 jours pour tenir cette promesse. Ma chère Eva, tu peux compter sur nous !

Je vous remercie.