Lesbian and Gay Pride 2012 : discours de Colette Gissot.

J’aime voir la ville de Caen vibrer ainsi de tous les sons et de toutes les couleurs de la diversité.

J’aime voir les garçons et les filles, les jeunes et les moins jeunes chanter, et danser pour un monde enrichi de ses différences.

J’aime quand le quotidien se pare de l’ouverture aux autres et quand il se dilate de la joie d’être ensemble.

Nous venons de vivre une séquence électorale importante.

Le mariage des couples homosexuels, c’est fait !

Certains, bien sûr, décideront de ne pas se marier, mais ils auront le choix. C’est énorme.

L’adoption, c’est presque fait. Mais il faudra encore être attentifs, outre à la bonne rédaction des textes législatifs, à leur traduction effective et en particulier dans les procédures d’agrément des Conseils Généraux.

Le don du sang, c’est presque fait aussi…

Je tiens à souligner ici le travail des associations, des citoyens, des personnalités politiques de gauche, qui ses sont mobilisés pour obtenir ses avancées significatives.

Alors, maintenant, quels combats nous restera-t-il ?

Il nous restera le combat du quotidien, l’éternel travail de changement des mentalités,

Quand on déplore chaque année de nouvelles agressions à l’encontre des personnes homosexuelles en France (chiffres en augmentation !)

Quand on apprend, dans Libération cette semaine, que les personnes homosexuelles sont plus touchées que les autres par le chômage… Le monde du travail est de plus en plus dur pour beaucoup, il est souvent sans pitié pour ceux qui osent s’écarter de la norme.

Quand, à chaque fois qu’une avancée scientifique amène des progrès dans la lutte contre le VIH, on voit revenir des débats honteux. Je parle ici des Tests rapides d’orientation diagnostique, ou Trod. On entend que ces tests vont détourner de la prévention. Comme si nous étions de grands enfants irresponsables. Comme si améliorer le dépistage et l’accompagner aussi, comme le font très bien les associations n’était pas, avant tout, le moyen de voir moins de nouveau malade. N’est-ce pas cela que nous souhaitons, tous ?

Et puis, il nous restera tout ce travail à faire, au travail, à la fac, en famille, pour s’élever contre les poncifs, le manque d’imagination, les amalgames, les généralisations, les humiliations ravalées, les vexations. Nous nous le devons à nous-mêmes et nous le devons à ceux qui n’ont pas –ou plus la force de le faire.

Enfin, nous devrons, encore et toujours, nous préoccuper du sort de ceux qui payent, en 2012, leur orientation sexuelle de leur vie. En France, eh oui, mais aussi, et parfois avec le soutien de la loi, dans certains pays.

Cette dernière situation est insupportable. Nous devons relayer le travail des associations de défense des Droits de l’homme et refuser de dérouler le tapis rouge au représentants des Etats qui pratiquent violences et poursuites à l’encontre des libertés individuelles.

Aujourd’hui donc, réjouissons-nous, profitons de ces victoires importantes, attendues depuis longtemps et dont les gens de mon âge mesurent peut-être encore plus la portée, réelle et symbolique.

Continuons demain à être attentifs à leur traduction réelle dans les faits.

Travaillons au quotidien à protéger nos droits, à tous et à chacun, à faire ce que nous voulons de nos corps et de nos cœurs.

Et veillons sur ceux qui, très près ou très loin, souffrent. Simplement parce que d’autres veulent décider de qui ils doivent aimer.

Je vous remercie tous d’être présents aujourd’hui et je vous souhaite une très belle fin de journée de fête.

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