Collège R.Lemière : voeu adopté par la ville de Caen.

Vœu adressé au Président du conseil général du Calvados

Le Président du Conseil général a annoncé ce jour sa décision de fermer le collège René Lemière à l’occasion d’une réunion a laquelle il a convoqué les parents d’élève du collège.

Après avoir entendu une délégation de la communauté éducative du Collège Lemière, le Conseil municipal, sur proposition du maire, a choisi d’adresser cet appel au Président du Conseil général :

 

Monsieur le Président,

Votre décision de fermer le collège Lemière est incompréhensible à plus d’un titre.

Elle l’est d’abord d’un point de vue démographique: avec plus de 350 élèves à la rentrée 2012, le collège Lemière « affiche complet » en effectifs et ce, malgré l’annonce de la possible fermeture du Conseil Général. On connait les nombreux programmes immobiliers dans le centre-ville ; vous n’êtes pas sans savoir non plus que la population de Louvigny est celle qui a le plus augmenté dans l’agglomération entre les deux derniers recensements. Il n’y a donc pas beaucoup de raisons de craindre une baisse des effectifs du collège dans les années qui viennent.

Elle l’est aussi du point de vue de la situation géographique du collège. C’est un collège situé en centre-ville de Caen, chef-lieu du département que vous présidez. À l’heure où nous cherchons à redynamiser le centre-ville, comment comprendre votre décision de fermeture d’un établissement aussi important? Ajoutons que le collège Lemière est également situé à proximité non seulement des structures sportives, lesquelles permettent la pratique, en horaires aménagés, à cinq classes sportives qui ont d’excellents résultats, mais également des lignes de transports en commun, facilitant ainsi la mobilité des élevés quand il y a séparation des parents ou recomposition familiale.

Elle est également incompréhensible d’un point de vue financier quand on sait que le Conseil général a investi près de 1,5 millions d’euros dans le collège Lemière au cours des dernières années.

Elle l’est par ailleurs au regard de la nécessité de faire de l’éducation nationale une priorité nationale absolue, ce qu’elle est actuellement.

Enfin, votre décision est incompréhensible car elle va à l’encontre des principes de l’éducation publique, laïque et gratuite. En effet, s’il est probable qu’une partie des effectifs pourrait accepter d’être redirigé vers un nouvel établissement, il est certain qu’un certain nombre de parents d’élèves feront le choix du secteur privé à la suite de  votre décision.

Vous vous prévalez du nombre des dérogataires au collège Lemière pour justifier sa fermeture. Ce faisant, vous oubliez que ces dérogations sont majoritairement le fait des classes sportives comme c’est le cas pour les collèges Moulin, Monod, Brunet et Pasteur à Caen qui ont des horaires aménagés en activités sportives ou culturelles. Il s’agit donc d’une conséquence pédagogique, ce qui est bien normal ! Du  reste, ces dérogations sont typiques des établissements de centre-ville : elles répondent à des problématiques familiales ou professionnelles. Le centre-ville de Caen est en effet le secteur où l’on trouve la deuxième plus forte concentration d’emplois dans l’agglomération, avec 15 000 emplois.

Aujourd’hui, vous annoncez la fermeture du collège Lemière sans même que cette décision ne soit justifiée par des objectifs de réussite  éducative – les résultats de Lemière au brevet sont, en fait, excellents- et alors même qu’elle n’a été précédée  par aucune concertation avec l’ensemble des acteurs concernés.  Au surplus,  vous laissez les familles dans l’expectative quant à  la répartition des enfants dans les autres collèges et sur l’avenir des sections sportives.

Le 12 novembre dernier, le Conseil municipal de Caen adoptait un vœu à l’unanimité dans lequel nous vous demandions : « Afin d’assurer la transparence du processus d’étude, afin d’assurer l’équité républicaine la plus élémentaire entre les familles et les enfants de notre ville et ceux du reste du département, nous demandons que l’étude soit menée à l’échelle du département. Il s’agit notamment de répondre à la question de savoir ce qui définit un collège moderne aujourd’hui : est-ce juste le nombre des élèves qu’il accueille ? La réponse à cette question sera-t-elle la même en milieu urbain, en milieu rural, ou en milieu péri-urbain ? »

À ce jour sans réponse à notre question, nous vous demandons simplement de revenir sur votre décision.

 

Laissez un commentaire

Remonter