Aménagement de la Prairie pour les Jeux Equestres Mondiaux : le courrier des écologistes à L.Duncombe et Ph.Lailler.

Groupe Europe Ecologie Les Verts

Rudy L’Orphelin, Président
Caen, le 28 mai 2013

A Philippe Lailler, Président de l’association Caen de toutes nos forces
A Luc Duncombe, Conseiller Municipal de Caen

Messieurs,
Dans le cadre d’une communication récente, vous avez appelé à la vigilance des élus Europe Ecologie Les Verts au sujet des travaux en cours sur la Prairie à Caen, plus exactement sur la zone dite “des tritons” située devant le lycée Malherbe.
Ces travaux sont réalisés dans le cadre de la préparation à l’accueil des Jeux Équestres Mondiaux prévus à l’été 2014 pour lesquels, vous le savez, le site de la Prairie accueillera des activités d’entrainement et de compétition.
Comme vous, nous portons une attention toute particulière à la préservation de ce site et tenions par ce courrier à répondre à votre interpellation.
Les élus écologistes suivent ce dossier depuis longtemps. Dès les premières esquisses d’organisation des Jeux Équestres Mondiaux à Caen, nous avons soulevé le caractère inacceptable des aménagements prévus au dossier de candidature qui auraient entrainé un saccage pur et simple d’un des joyaux de notre ville.
Fort heureusement, depuis, le dossier a largement évolué même si la vigilance doit rester de mise.
Vous vous souvenez peut-être qu’au printemps 2009, nous avons averti publiquement qu’il nous paraissait inacceptable d’organiser le cross du concours complet sur la Prairie et les berges de l’Orne. Nous avons alerté sur les conséquences environnementales d’un tel projet. Nous avons exigé la réversibilité de tout aménagement et une protection suivie des milieux.
Suite à cela, le Conseil municipal de Caen d’octobre 2009 puis le conseil communautaire de Caen la Mer ont ajouté dans les délibérations d’adhésion au Groupement d’intérêt public (GIP) JEM2014 l’objectif de faire « que les jeux équestres mondiaux 2014 soient éco-exemplaires » principe retenu ensuite par le GIP.
Finalement, à notre grande satisfaction, le cross du concours complet a été déplacé et c’est dans ce contexte que le travail de réflexion autour de l’accueil des épreuves a pu véritablement s’engager.

Nous souhaitons ici vous rappeler les principes intangibles qui doivent guider nos choix avant, pendant et après les Jeux Équestres Mondiaux, principes que nous avons d’ailleurs rappelés lors du Conseil Municipal de décembre dernier :
1) Sanctuarisation des sites les plus sensibles. Le premier de ces principes est la localisation des aménagements qui doit être fonction de la fragilité des espaces. Une cartographie des zones sensibles a permis d’en sanctuariser les plus riches sur le plan de la faune et/ou de la flore. Cela explique la localisation des travaux qui vous ont alertés. Sur le site de la Prairie, en plus de la carrière d’entrainement de la zone dite des « tritons », seront aménagés huit zones d’obstacles temporaires le long des tribunes et sur les chemins de liaisons, un élargissement de la piste de l’hippodrome devant les tribunes et des carrières d’entrainement sur le parking de l’hippodrome.

2) Réversibilité totale des équipements. Le second est l’absence de tout équipement pérenne. Cela explique la présence de bâches contenant le sable gris qui est donc déversé sur la zone citée. Tout aménagement devra être démonté au plus vite après la fin des Jeux afin que chacune des zones concernées retrouve son état initial.

3) Gestion des travaux. Le troisième est la gestion même des travaux. Des entrées seront ainsi aménagées afin que les engins de chantier ne puissent pénétrer sur les zones sensibles.

4) Organisation des déplacements durant les Jeux. Le quatrième est l’organisation des déplacements entre les différents sites au moment des compétitions afin là encore que les espaces les plus sensibles soient véritablement protégés.

5) Mesures de restauration. Le cinquième est l’inscription de crédits financiers dans le budget du GIP pour permettre la restauration des sites mais aussi prévoir une nouvelle mise en valeur des lieux.

L’objectif est en effet de permettre un gain de protection et de mise en valeur. En temps normal, la zone dite des « tritons » est ainsi régulièrement utilisée comme aire de stationnement automobile lorsque le Parc des Expositions accueille la foire ou une autre manifestation d’envergure. Notre groupe politique appelle, après les Jeux, à la disparition de cette pratique afin d’enrichir encore la diversité biologique du site.

De plus, les aménagements paysagers des abords du Parc des Expositions permettront de valoriser et encore mieux faire connaître ces espaces d’exception.

Enfin, a été lancé lors du Conseil Municipal de décembre 2012, le premier plan de gestion de la Prairie qui va permettre de connaître finement cet espace naturel pour mieux le protéger et en révéler la diversité. Les premières études ont d’ailleurs été menées dans le cadre des enquêtes publiques sur les aménagements des Jeux Équestres Mondiaux. Elles ont confirmé la qualité floristique et faunistique de cet espace tant apprécié des Caennais que des visiteurs.

Il n’y a pas de raison de penser que les garanties offertes dans le cadre de l’enquête publique qui s’est déroulée avant le lancement des travaux ne soient pas respectées. Mais nous avons choisi de maintenir un haut niveau de vigilance afin que chacun de ces principes s’appliquent dans les faits.

La prairie fait partie de notre patrimoine commun. Cela exige, dans le contexte exceptionnel des Jeux Équestres Mondiaux, une attention de tous les instants aussi bien de la part des responsables politiques que des citoyens.

Au nom du groupe écologiste au Conseil Municipal de Caen, je vous prie d’agréer, Messieurs, l’expression de mes salutations distinguées.

Rudy L’ORPHELIN

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