La situation des étrangers, demandeurs d’asile, déboutés ou de toute personne sans hébergement n’est pas nouvelle. Depuis plus de 30 ans, dans notre ville en particulier, des citoyens se sont engagés, parfois dans la désobéissance civile (héberger un sans papier pouvait vous conduire en prison), pour défendre une cause qui dépasse la situation locale, cause dont on ne voit pas l’issue compte tenu de l’ampleur des problèmes géopolitiques de notre planète.

Aujourd’hui et depuis quelques mois, du fait de politiques de l’Etat qui a recentré sur les capitales régionales les services d’accueil des étrangers, les problèmes sont plus cruciaux pour les villes concernées comme Caen.

Face à cette situation, les citoyens engagés ont redoublé d’efforts : de nombreuses familles hébergent et aident les personnes concernées ; cet hiver par exemple, ils ont accompagné les étrangers qui faisaient la queue dès 6 heures du matin, dans le froid, car ceux-ci voulaient pouvoir être reçus par les services préfectoraux. Le soutien ainsi exprimé, accompagné de boissons chaudes, est exemplaire.

Plus récemment, depuis le mois de juin, c’est l’obligation d’assurer un hébergement qui a été bafouée. Faute de moyens, l’Etat à mis des familles à la rue, ce qui a choqué bon nombre de concitoyens, dans une ville où chacun le sait et le voit, il y a des possibilités d’abriter toutes les familles.

Le collectif 14 pour le droit des étrangers, qui existe depuis plusieurs années, dénonce cette situation et appelle à manifester tous les lundis à 18h dans les rues de Caen, il continue aussi à parer au plus pressé, y compris en squattant des hébergements disponibles.

Ce soir, on peut toujours contester la forme de la manifestation mais elle s’explique aussi par le fait que depuis le mois de juin, les réponses réelles à la violence faite aux personnes qui sont traitées de façon indigne n’ont que trop manqué.

Je voudrais ce soir que l’on regarde l’engagement de nombreux habitants de Caen qui font de l’agglomération un territoire accueillant et qui sous des formes diverses mènent un combat juste, ils sont l’honneur de notre ville.