Voeu au Conseil Municipal : Politique de la Ville, une baisse historique des financements de l’Etat, au détriment des populations les plus fragiles

 

Le 14 février 2011, la ville de Caen craignant pour la survie de son tissu associatif continue son combat contre la baisse des crédits d’Etat. Le voeu ci-dessous a été voté par la majorité, la droite s’étant abstenue…les associations jugeront.

Engagée depuis les émeutes des Minguettes en 1981, la Politique de la Ville permet un co-financement Etat/Collectivités locales des projets associatifs menés dans les quartiers prioritaires. Cette politique d’exception a permis pendant ces trente dernières années de développer, au plus près des habitants, des politiques ambitieuses de prévention, de soutien, de développement de projets… Grâce à cette politique incitative, les maires ont pu développer des actions très attendues, en associant largement les habitants à la vie de leur quartier.

Une baisse historique des crédits, dans un contexte de crise économique et sociale majeure

Malgré un bilan positif, les crédits de l’Etat destinés à la Politique de la Ville – Programme de réussite éducative (PRE), Ville-vie-vacances (VVV), Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) –diminueront de 12% à l’échelle nationale en 2011, et de 16,8 % dans le Calvados.

Cette chute inédite des moyens atteindra même 30 % pour le programme Ville-vie-vacances (VVV), et le Contrat urbain de cohésion sociale (CUCS) de Caen la mer qui concerne six communes de notre agglomération (Caen, Hérouville Saint-Clair, Colombelles, Ifs, Fleury-sur-Orne et Saint-Germain la Blanche Herbe). Jamais auparavant de telles coupes budgétaires n’avaient été opérées au détriment de la Politique de la ville, créée il y a 30 ans aujourd’hui et dont l’intérêt avait toujours été compris par les différents gouvernements qui se sont succédés depuis lors.

Au terme d’un mandat d’immobilisme sur la question des quartiers, malgré les désordres de 2008, et après avoir diminué les crédits destinés à la construction de logements sociaux – les aides à la pierre diminueront de 50% en 5 ans ! – le Gouvernement a décidé d’un mauvais coup supplémentaire pour les populations les plus fragiles.

Cette décision est d’autant moins compréhensible qu’elle intervient dans un contexte de crise économique et sociale majeure. Il nous aurait ainsi paru plus pertinent et plus juste de sanctuariser les financements qui permettent de mener, au plus près des habitants, des actions de reconquête de ce qui fait société.

Des projets associatifs en danger

Pour Caen, c’est plus de 300 000 euros que l’Etat ne donnera plus pour les associations qui œuvrent dans les quartiers prioritaires. Les associations qui œuvrent en matière d’insertion, d’éducation, de culture, de santé, de prévention de la délinquance seront lourdement frappées et c’est ainsi toute une dynamique en faveur des quartiers les plus en difficulté qui risque de s’arrêter. Pour certaines associations, c’est leur existence même qui est menacée. Il sera quasiment impossible de financer de nouveaux projets puisque même ceux qui ont démontré leur bien-fondé ne pourront pas être tous reconduits.

La Communauté d’agglomération Caen la mer et les communes du CUCS de l’agglomération caennaise ne pourront compenser de telles sommes, alors que l’Etat se désengage dans le même temps d’autres politiques et que leurs budgets sont devenus extrêmement contraints ces dernières années.

C’est pourquoi les élus des communes de Caen, Hérouville-Saint-Clair, Colombelles, Ifs, Fleury-sur-Orne et Saint-Germain la Blanche Herbe, accompagnés de plusieurs dizaines d’associations bénéficiaires du CUCS, se sont rassemblées jeudi 10 février pour dénoncer avec la plus grande fermeté la coupe budgétaire dans les crédits alloués à la politique de la Ville. Ils ont demandé au Préfet du Calvados d’intervenir auprès du Gouvernement pour qu’il revienne sur sa décision.

Dans une lettre ouverte à Monsieur le Ministre de la Ville, présentée à Monsieur le Préfet le jeudi 10 février dernier (voir pièce jointe) ils ont demandé que la décision du gouvernement soit revue.

Le Conseil municipal de Caen, réuni le lundi 14 février 2011, exprime son soutien à cette démarche et demande à Monsieur le Ministre de la Ville qu’une enveloppe supplémentaire à même de satisfaire les besoins légitimes des associations des quartiers soit déloquée au plus vite.

Adopté à l’unanimité.

Mme GUETIN, Mme VINCENT, M. BADACHE, Mme PREEL, M. GROLLIER, Mme LE BRETHON, Mme PRADAL-CHAZARENC, M. DUNCOMBE, M. TONANI, Mme de LA PROVÔTÉ, M. WILLAUME ne prenant pas part au vote

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