Caen mérite une révolution de la mobilité

L’Enquête Ménages Déplacements (EMD), présentée à la fin de l’année 2011 a permis de développer une véritable photographie des déplacements au sein de l’agglomération.

Sans surprise, notre territoire se caractérise par une véritable dépendance à l’automobile. La « motorisation » des ménages est supérieure à la moyenne nationale. Les trajets, y compris les plus courts, se font pour la plupart en automobile, avec une seule personne à bord. La prédominance des infrastructures routières dans les investissements et dans les politiques a une grande part de responsabilité dans ce douloureux héritage.

Ce constat doit enfin nous permettre de revisiter nos choix. Ce sont les citoyens eux-mêmes qui le disent : 63,4% des sondés ne souhaitent pas l’élargissement ou la construction de nouvelles routes. C’est ce que défendent les écologistes, souvent seuls, depuis longtemps. De ce point de vue, il est de moins en moins compréhensible de réserver foncier et financements pour de nouveaux projets routiers coûteux, polluants et qui, la plupart du temps, ne font qu’aggraver la situation.

Notre ville mérite sa révolution de la mobilité. Révolution qu’il nous faut placer au cœur des exigences sociales, économiques et écologiques. Faire de la mobilité durable le standard des déplacements de tous, c’est en effet donner à chacun la possibilité de mieux se déplacer en consommant moins un carburant de plus en plus cher.

Des projets qui nécessitent détermination et anticipation. Le renouvellement de la ligne 1, la construction de la ligne 2 et l’amélioration du réseau de bus sont des préalables nécessaires. Les décisions prises par Viacités en décembre vont dans le bon sens. Il était urgent d’agir. Mais ne refaisons pas l’erreur du TVR : les choix d’infrastructures ne suffisent pas s’ils ne sont pas au cœur d’une nouvelle politique de mobilité globale. Cela nécessite en revanche, afin de ne pas répéter les erreurs d’hier, de renoncer aux projets routiers encore nombreux dans les cartons de l’agglomération, de l’Etat et du Conseil Général mais aussi d’imposer des normes de densification aux abords des lignes de transport en commun ainsi que de réorganiser en profondeur le stationnement au sein de l’agglomération.

Une révolution de la mobilité pour et avec les citoyens. La mobilité est aussi un champ d’expérimentation sociale et citoyenne. Dans l’invention des nouvelles formes de mobilité (autopartage, covoiturage…) le citoyen a prouvé toute sa créativité. La révolution de la mobilité sera aussi un élan collectif.

Texte publié dans Caen Mag – Février 2012

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