Abandonnons le projet de pénétrante Weygand ! Tribune de Caen Mag Juin 2010

Weygand : la grande saga ! L’enquête publique pour le prolongement du boulevard Weygand va (re)commencer. Nouvel épisode de la grande saga de ce projet imaginé il y a près de 50 ans, à l’heure de gloire des pénétrantes routières et du dogme du tout automobile, il est aujourd’hui relancé dans un contexte pourtant bien différent.

Plus de pollution, moins de pouvoir d’achat. Oui, en 50 ans la situation a radicalement changé. Les choix successifs d’aménagements ont contraint les familles à partir habiter de plus en plus loin de leur lieu de travail les condamnant à consacrer de plus en plus d’argent à leurs déplacements (obligation d’avoir plusieurs voitures, coût des carburants qui flambent, allongement des distances). Conséquences directes de ces choix, les problèmes environnementaux se sont multipliés (changement climatique, surconsommation d’espaces agricoles, destruction des espaces naturels).

Un projet qui aggrave une situation plutôt que de la résoudre. L’utilité du projet de pénétrante reste encore à démontrer. En regardant les cartes diffusées dans la presse, les lecteurs ont pu constater que le boulevard Weygand va doublonner une…2×2 voies existante ! Cette nouvelle voie rendra de fait les transports collectifs encore moins performants et viendra limiter les possibilités de constructions de logements nouveaux aux portes de Caen pourtant essentielles à la limitation de l’étalement urbain.

Un projet coûteux au détriment des alternatives. La quête d’une fluidité supposée de l’automobile dans ce contexte coûtera la bagatelle de 30 millions d’euros, soit l’équivalent d’une année d’investissement pour Caen la Mer. Dans un contexte où les budgets ne sont pas extensibles à l’infini, les élus Verts tiennent, une fois encore, à tirer la sonnette d’alarme. Le projet de pénétrante Weygand doit selon nous être abandonné au profit notamment de la réalisation de nouvelles voies de Transports en commun en site propre.

Ouvrir une ère urbaine nouvelle où les projets d’un autre âge laissent place à l’imagination et à l’innovation pour repenser nos manières de vivre, d’habiter et de se déplacer : voilà l’ambition des élus que nous sommes. Pour anticiper des crises encore largement devant nous (fin du pétrole, changement climatique) il est temps de passer aux solutions sérieuses, économiquement et qualitativement efficaces et de tourner le dos à ce modèle de développement qui continue, partout, à générer ses nuisances.

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