Piétonnisation expérimentale de la Place Saint-Sauveur : le bilan de Françis Joly

Cet été, la troisième expérimentation était l’occasion de tester la configuration définitive de la place. L’occasion de faire évoluer le projet pour une plus grande réussite dès son inauguration. A cet égard, j’ai été attentif aux remarques des habitants, clients et passants de l’endroit pour faire remonter leurs avis.

Concrètement, le maintien d’une voie de circulation au Nord de la place n’apparait pas être de nature à remettre en cause l’aspect piéton de la place. Bien que créant un sentiment mitigé cela n’empêche pas la réussite du projet. Par contre, le stationnement d’une dizaine de véhicules peut être plus problématique car cela fait craindre le maintien d’une circulation de voitures « opportunistes » à la recherche d’un stationnement trop bien situé. Le nombre et les modalités de stationnement peuvent être revus pour limiter l’arrêt à la desserte du bureau de tabac.

Mais ce qui est vraiment risqué et peut obérer l’image piétonnière de l’endroit, c’est le maintien de la circulation entre la rue Pemagnie et la Rue Saint-Sauveur. Cet été, le nombre de véhicules y passant m’a impressionné. En conséquence je doute – et je ne suis de loin pas le seul – sur une possible baisse de la circulation sur cette partie. D’ailleurs, si rien, ou si peu, ne change pour les conducteurs, pourquoi évolueraient ils ? De plus en plus, la cohabitation auto-pietons se fait mal car les meilleurs dispositifs mis en place ne ralentissent pas la totalité des véhicules. Or, en terrasse ou avec des enfants, il suffit d’une seule voiture a la vitesse élevée pour ne plus se sentir protégé.

Enfin, dans la discussion il n’ y a pas été abordé la question de la vertitude de la place. La minéralité de l’endroit est craint par un grand nombre de caennais et de non-caennais. Je ne suis pas angoissé par le vide mais je suis inquiet par l’absence de vie dans le paysage de la ville. L’installation d’arbres – pourquoi pas des pommiers, nous sommes en Normandie – serait un gage supplémentaire d’appropriation de la place par ceux qui y vivent et tous ceux qui voudraient y vivre !

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